Seulement
4 jours à Tohoku, c'est bien peu pour vraiment découvrir la région, surtout lorsqu'on souhaite se reposer aussi. Grâce à l'application
Hyperdia et à une connexion internet sur le pouce, nous avons choisi les trains qui nous convenaient le mieux pour arriver à tout.
Comme ce n'était pas notre premier contact avec le Japon on a moins mis l'accent sur le côté découverte de temples et autres visites culturelles, que sur le plaisir d'être là, de déguster des saveurs nouvelles et de contempler la nature environnante.
Jour 4:
Départ de Nagoya au petit matin.
Midi: Expérience Yakiniku Bœuf de Yonezawa au restaurant Bekoya, très proche de la station de Yonezawa.
Les menus du déjeuner ont des prix abordables mais je crains que l'on n'aie pas goûté à la viande de meilleure qualité qui fait l'orgueil de Yonezawa. Nous avons pris deux menus qui étaient très bons dont la viande, certes savoureuse, n'était pas au niveau du Hida beef que nous avions goûté l'année précédente à Takayama.
Le donburi de mon menu était particulièrement bon.
14h: Visite du temple de Yamadera (¥ 300pp)
Les couleurs d'automne étaient encore belles à ces dates, ce qui était assez étonnant car l'automne s'en va plus vite dans le nord. Nous avons gravi les milles marches sans nous en rendre compte tant nous étions absorbés par les flamboyantes couleurs des arbres environnants. C'est un lieu très agréable et très beau, même s'il est assailli de touristes.
Vue depuis le promontoire vers 16:00, heure du coucher du soleil
Les marches et la végétation
La journée s'est terminée à Sendai où nous nous sommes jetés dans les bras de Morphée sans même goûter à la spécialité de la ville. La langue de bœuf sera pour une prochaine fois.
Hôtel:Sendai Mayflower (¥5,000/nuit)
(+) low cost
(+) À 12 minutes à pied de la station de train
(-) comfort spartiate: budget quality
(-) Pas de wifi dans la chambre (mais wifi dans le hall)
(-) Un œuf et des morceaux de pains relativelment insipides en guise de petit déjeuner
Jour 5: Matsushima, Shiogama & Arrivée à Nyuto Onsen
Première étape de la journée, croisière dans la baie de Matsushima (¥1,500 pp) connue pour ses fameux îlots couverts de pins. C'est semble-t-il l'un des 3 plus beaux paysages du Japon. Antonio a adoré, moi j'ai trouvé le paysage beau sans non plus être exceptionnel.
Autour des îles dont certaines sont habités, on remarque les installations de pêche et vivier à huïtres. La bonne surprise c'est que Matsushima se spécialise dans l'huître et l'on retrouve plein de petits kiosques offrant des huîtres grillées énormes, charnues et succulentes.
Nous nous sommes arrêtés dans l'un des premiers shops ouverts à 11h.
Compter tout de même ¥250 par huître.
Nous avons vu que les huitres étaient servies d'octobre à Mars et que certains restos offraient des options d'huîtres à volonté pour 2,000¥ ou 3,000 ¥.
Après cet éveil des papilles nous nous sommes rendus en train à Shiogama, un port industriel (pas joli) tout proche qui est connu pour servir les meilleurs sushis du pays.
Nous n'avons pas été déçus par les menus servis par le restaurant Kamekizushi (payer en espèces seulement).
Finalement, nous sommes repartis pour rejoindre Nyuto Onsen, où l'on allait être hébergés pour 2 nuits au RYOKAN Kuroyu (dîner kaiseki et petit-déjeuner japonais inclus).
Nyuto Onsen rassemble 7 ryokans (auberge traditionnelles) qui proposent des bains thermaux dans les montagnes de la préfecture d'Akita. Le plus connus des ryokan est Tsurunoyu
Il se remplit vite et reçoit de très nombreux visiteurs. N'ayant pas trouvé de chambre libre à Tsurunoyu, nous avons choisi Kuroyu qui finalement nous a semblé un lieu bien plus intime et agréable, sans oublier que les onsens de Kuroyu avaient une eau bien plus chaude que celle de Tsurunoyu, ce que nous préférons. Chacun ses goûts.
Jour 6: Nyuto Onsen - Depuis Kuroyu, nous avons fait une excursion agréable jusqu'à Tsurunoyu (2h30) entourés d'un évocateur paysage post-automnal.
Plus d'images via http://ryokan.glocal-promotion.com/portfolio-category/nyuto-onsen/
Nyuto Onsen se trouve à 50 minutes de bus (¥820pp) l'arrêt Shinkansen Tazawako (proche du lac du même nom connu pour sa profonde vertigineuse).
Ce qui nous a le plus plu, ce furent les bains à l'air libre. Un top en cette saison, même si on a raté les couleurs d'automne.
En théorie, lorsque l'on reste dans le ryokan de Kuroyu, le Yu meguri est inclus. C'est un pass qui permet d'avoir accès aux bains des autres ryokans de la zone ainsi qu'au petit bus qui mène d'un ryokan à l'autre. Nous n'avons pas vraiment pu en profiter car nous n'avions pas trop bien compris comment cela fonctionnait. Il serait bon de se renseigner, sinon, il faut payer l'entrée des bains de chaque ryokan que l'on souhaite visiter.
Jour 7 - Kakunodate
Après Nyuto Onsen, nous nous sommes rendus vers midi à
Kakunodate, une petite ville connue pour son quartier de maisons de samourais. Elle a aussi un quartier de maisons de marchands moins connus. La petite rue où sont alignés les maisons de samourais était très pittoresque avec ses feuilles d'érables si colorées. Nous avons visité la maison
Aoyagi (payant) et ce fut une bien longue visite de plus d'une heure. La mansion est très étendue, avec un grand jardin et on y retrouve même plusieurs bâtiments dont un restaurant et des boutiques mêlées aux éléments de musée. Très recommendable surtout pour ceux qui sont curieux de voir les costumes, armes, livres et jouets de l'époque Edo.
Il semblerait que la ville de Kakunodate soit spécialisée dans l'artisanat d'articles et meubles en bois de cerisier. On y trouve aussi une fabrique de nouille et nous avions bien regretté de ne pas en avoir rapporté avec nous.
Nous avons bien remarqué les troncs nus de cerisiers pleureurs partout dans la ville, indicateurs que Kakunodate sera une destination de choix en période de floraison des cerisiers au printemps (fin avril -début mai selon de Japan Guide).
Après trois ou 4 heures à se promener à Kakunodate, nous sommes repartis pour passer la soirée à Morioka à l'hotel Route-Inn Ekimae, à deux pas de la station. L'objectif, tester les trois type de nouilles de Morioka.
Jour 8 - Morioka
Morioka est connue pour ses nouilles. D'abord les reimen (ramens froids inspirés d'une recette coréenne) que nous avons testés à
Pyon-Pyon Sha, près de la station. Un bouillon très savoureux, rendu spécial à cause de son goût aigre-doux grâce au kimchi et au fruit qui sont ajoutés. Le plus remarquable est la texture des nouilles, plutôt
al dente et qu'il faut bien mâcher. Tout le monde n'aimera pas forcément les reimen, probablement les plus aventureux seulement, mais nous avons beaucoup aimé.
Nous sommes arrivés trop tard pour goûter les Jajamen (nouilles udon chinoises avec une sauce miso à la viande) dans une fameuse taverne proche des ruines du château, mais nous avons eu une agréable expérience dans un petit bouiboui de la rue principale pour 350¥. J'ai beaucoup aimé la sauce miso à la viande et le fait que le plat de nouilles soit transformé en une soupe juste avant de terminer le plat. Super.
Finalement, les célèbres wonko soba sont tout simplement des nouilles sobas servies dans de tous petits bols. Une serveuse passe inlassablement remplir votre bol une fois terminé. Les wanko soba ne sont pas particulièrement mémorables pour les papilles mais c'est une expérience inoubliable qu'il vaut mieux partager avec un groupe d'amis pour savoir qui va être capable de manger le plus de bols. Une quinzaine de petits bols wonko correspond à la taille normale servie. Le coût du repas dépend du nombre de bols que vous demandez. Juste à côté de nous, il y avait un groupe de jeunes japonais dont l'une des étudiantes a gobé 105 bols d'affilée! Ce fut assez amusant de voir comment la serveuse s'acharnait à la resservir lorsqu'elle a remarqué que notre étudiante commençait à montrer des signes de satiété. Cette dernière dû ruser pour pouvoir poser le couvercle sur son bol avant que la serveuse ne la resserve. Une expérience très sympa.
Morioka fut la bonne surprise du voyage. Outre les nouilles que nous y avons dégusté avec plaisir, nous avons beaucoup apprécié de visiter le
temple Hoonji des 500 disciples de bouddha qui nous a un peu fait penser au temple Sanjunsangen-zo de Kyoto (le temple des 1000 bouddhas). Les 500 status de bois, dorées, présentent toutes des expressions différentes et ludiques. Il y aurait même une statue de Marco Polo à retrouver parmi les 499 statues. Nous sommes aussi allés déguster du
sake dans la boutique rattachée à la
distillerie Asabiraki. Bien sûr, nous nous sommes promenés dans les ruines du château par curiosité.
Après les visites de la journée ensoleillée et bien froide de novembre, nous avons repris le train pour Tokyo.
Jour 9 - Tokyo
Nous avons passé notre dernière nuit dans l'auberge de jeunesse
Toco dans le quartier de Taito. Une petite auberge très abordable et très prisée dans une ancienne maison traditionnelle. Nous n'avons trouvé que des place dans une dortoir de 6 lits pourtant nous avions pris soin de réserver 2 ou 3 mois à l'avance.
Nous avons dîné dans une taverne Teriyaki (poulet grillé - voir photos GoogleMaps ci-dessous) proche de l'auberge. Nous y avons passé un moment très agréable car l'un des amis du cuisinier parlait anglais et nous a tenu compagnie toute la soirée.
Pour notre dernière journée à Tokyo, nous sommes retournés à Asakusa pour acheter des pickles (tsukemono). Nous nous sommes rendus compte que nous n'y avons pas retrouvé tous les types de pickles (conserves au vinaigre) que nous avions goûté dans la région de Tohoku et nous aurions dû en acheter sur place lorsque nous y étions. Nous y avons fait quelques petites amplettes puis nous avons déjeuner notre dernier sukiyaki et chabu chabu au restaurant
Imahan dont le menu du déjeuner était bon et abordable (sans être bon marché).
Je suis repartie par le Narita Express (le billet est couvert avec le Japan Rail Pass mais il faut réserver le billet à Tokyo station en personne). Et voilà le deuxième séjour s'est achevé bien vite. Je reste émerveillée par les paysages et la gentillesse des japonais. Leur culture de la contemplation, de la relaxation et du bien-être est aussi remarquable pour un touriste de passage.
Si jamais nous avions le temps, nous aimerions bien organiser une visite du Japon au printemps, pour voir les cerisiers en fleurs (Hanami), si éphémère, de la pointe sud depuis l'île de Kyushu à la pointe nord sur l'île de Hokkaido. Un pèlerinage sur Shikoku, des onsens en plein air, des dégustations de sake et de Whisky ou encore partir à la recherche du umami dans les restaurants côtés constituieraient un joli programme. Voir un match de sumo durant un tournoi, une compétitions de robots construits par des universités et visiter les studios Gibli de Hayao Miyazaki seraient des highlights inoubliables.