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mardi, janvier 03, 2012

"Mais tatie, l'école ne sert à rien!"

Qu'est-ce que je peux bien répondre à ce petit bout'chou qui me regarde l'air taquin?

Elle n'attend pas ma réponse et continue de plus belle: "avec Internet, Facebook et Dora l'exploratrice, l'école ça ne sert à rien".

Internet. Elle part avec un bon point. Le savoir semble à une portée de click avec internet (encore faut-il que Internet fonctionne). Pourquoi passer des heures à essayer de retenir qui était Eratosthène, ce que c'est un oued ou encore le nom de la capitale de la Hongrie? Google et Wikipedia se chargent de tout.

Facebook. Je ne suis pas trop sûre du rôle que Facebook joue dans cette conversation, mais bon, peut-être voulait-elle dire que Facebook assurait le lien social donc plus besoin de l'école de rester en contact avec ses amis. Mais au fait, qui compose tes amis sur Facebook, ce ne sont pas des copains d'école par hasard?

Dora l'exploratrice? Je suis déjà has-been, qu'est-ce que c'est que Dora l'Exploratrice? (note pour plus tard, vérifier sur YouTube). Apparemment, ce dessin animé donnerait des notions d'anglais bien plus efficaces que les cours dispensés par l'Éducation Nationale. Et puis, elle a déjà voyagé dans pays anglophones, cette petite, on l'ennuie à vouloir l'obliger à conjuguer correctement le verbe "To be".

Elle a peut-etre un peu raison dans le fond. Alors, qu'est-ce qui ne va pas? Peut-être sont-ce ses parents qui n'ont pas réussi à faire comprendre à cette petite à quoi sert l'école? ou bien est-ce l'école qui n'a pas évolué pour tenir compte des nouvelles technologies? ou bien, est-ce son professeur qui est incompétent? Peut-être suis-je la dupe qui étouffait ma créativité et mon moi à écouter  religieusement mses professeurs?

L'école, ça sert à se faire des amis. C'est comme ça qu'on commence à se faire une place dans la société, tout commence dans la cour de récréation et dans le monde des grands, ce n'est pas si différent. Mais bon, l'école est aussi sensée donner des valeurs communes, une culture commune. Ce n'est pas par hasard si mes amis espagnols ne pensent pas à la pièce de Corneille et à sa fameuse litote "Va, Je ne te hais point" si je leur parle du Cid mais ils pensent plutôt au poème "El Cantar de mio Cid". Inutile aussi de leur parler de la Princesse de Clèves comme un exemple de l'amour courtois, ce n'était pas à leur programme. Quant au Mèdecin Malgré lui, ils le connaissent surtout comme une pièce de l'espagnol Moratin (El Médico a palos). Certes, on leur aura mentionné que l'oeuvre originale était de Molière, mais bon, ce n'est pas la première chose qui leur vient à l'esprit.

Finalement, l'école est aussi sensée nous donner depuis le plus jeune âge une boîte à outils qui nous permettra d'aiguiser notre esprit critique et de aider au quotidien tout au long de notre vie. Mais est-ce qu'elle y réussit? On apprend bien à fabriquer du savon au lycée, alors pourquoi on ne recycle pas nous même nos vieilles huiles avec un peu de soude pour créer un agent nettoyant bien pratique et économique?

Et puis, si la génération d'aujourd'hui ne va pas à l'école, qui va jeter les bases de notre futur? le site qui remplacera Facebook? La produit qui remplacera l'iPad? et avec un accent un peu plus sérieux, qui découvrira la solution contre le cancer ou la future source d'énergie propre? qui fabriquera les moteurs du futur? Pour le moment, ce n'est pas à l'ordre du jour de ce bout'chou. Un jour, peut-être, elle se rendra compte à quoi aurait pu lui servir l'école.  Et puis, avoir une éducation aujourd'hui, ça lui permettra d'être indépendante demain.

Pour le moment, peu lui importent mes objections. Finalement, à ses yeux,  je ne suis qu'une tatie, une pseudo adulte, c'est-à-dire, que je ne comprends rien à rien et je ne fais pas figure d'autorité contrairement à ses parents. Je suis simplement là pour sourire béatement et apporter des cadeaux de temps en temps... Pour elle, l'école ne sert à rien, un point c'est tout.

PS: Bonne année 2012

samedi, avril 30, 2011

De l'éducation à la française


Ces derniers temps, j'étais obnubilée par les questions d'éducation et notamment le système français centré sur les mathématiques. A quoi sert tout ce que l'on nous enseigne au collège, lycée, prépa/université si finalement une grande majorité des élèves s'en tire avec des notes moyennes de 10/20. Somme toute, cela signifie que maîtriser un peu quelques sujets suffit amplement pour obtenir un passage en classe supérieure voir un diplôme, qui finalement aura la même valeur que celui d'un autre élève qui aura obtenu une bien meilleure moyenne. Pourquoi s'efforcer plus?



Finalement, je me suis rendue compte de plusieurs banalités. D'une part, les connaissances basiques apprises à l'école primaire et dans une certaine mesure au collège sont celles qui sont les plus pratiques tout au long de la vie et ce quel que soit le métier exercé. 

D'autre part, ce qui est enseigné au lycée est en fait une porte ouverte vers les études supérieures pour ceux qui ont plus d'ambition. Quelqu'un qui s'est efforcé à obtenir une note supérieure à 10/20  a montré sa capacité de maîtriser plus de concepts à un moment précis sur un thème particulier. Pour un élève, cela signifie s'ouvrir le champ des possibles, pour avoir plus d'options et avoir une chance de mieux choisir la voie qui lui conviendra le mieux. Ce n'est pas en soi un gage de "réussite".  

Ce que l'éducation scolaire n'enseigne qu'indirectement c'est la vie en communauté, le rapport aux autres par cette confrontation continuelle avec les autres élèves. Avoir des amis, se créer un réseau, être influent, savoir convaincre, savoir "jouer de la politique" ou tout simplement être débrouillard. Les notes n'évaluent pas ces "interpersonal skills" qui sont pourtant fondamentaux dans la vie de tous les jours et la vie professionnelle.

Le système éducatif français suit un modèle plutôt cartésien où la logique et le raisonnement sont au coeur de l'enseignement. Un univers où les sciences classiques sont reines et les humanités (littérature, langues, philosophie, art) sont méprisées. Comment une société peut-elle nourrir sa culture, être le berceau d'artistes de qualité et augmenter sa portée culturelle si elle nie les vertus de ces humanités et de l'art? 

D'ailleurs, dans l'enseignement il n'y a aucune place pour la créativité ni pour l'émotion. Tout est méthode et décortication cynique de formules de style.  

J'ai vu le spectacle du Cirque du Soleil (une compagnie canadienne de saltimbanques internationale) et je me suis posée la question: comment chacun des membres de la troupe en sont-ils arrivés là? Combien d'entre eux ont poursuivi cette carrière contre l'avis de leurs parents? Combien d'entre eux ont été dénigrés lors de leurs études dans le secondaire parce qu'ils ne savaient pas résoudre un système d'équation ou calculer des probabilités? Combien de fois leur a-t-on refusé un poste dans une autre troupe? Je me suis posé ces questions parce que je suis imprégnée inconsciemment de la mentalité du système éducatif français et la sélectivité biaisée qu'il opère au mépris des humanités et des arts. J'oublie qu'au Canada par exemple, le système éducatif est souvent plus tourné vers l'épanouissement de l'élève pour qu'il puisse développer ce talent si particulier qu'il a en lui. (Bien noter que je ne rapporte là que ce que j'ai entendu à ce sujet sur le système canadien)...







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