jeudi, juin 17, 2010

Effet Boule de Neige

La marée noire qui sévit depuis avril 2010 dans le golfe du Mexique, au large des côtes américaines pourrait avoir des repercussions bien plus larges que la pollution environnementale que l'on connait.

Certes, d'une part, au niveau environnemental, de nombreux oiseaux et poissons seront ou tués ou contaminés par les plaques de pétrole qui flottent en surface ou qui circulent en profondeur. L'écosysteme de la région risque d' être durablement déséquilibré et de nombreuses especes de poissons, mollusques et autres risques de disparaitre ou d'être durablement contaminés.

Les côtes de la Louisiane seront souillées et il faudra du temps pour nettoyer les plages des galettes de brut qui y auront fait naufrage.

C'est aussi une catastrophe humaine. Outre les morts dénombrés lors de l'accident sur la plateforme pétrolière de BP, les familles de pêcheurs qui exploitent les ressources de la région seront aussi touchés, d'une part parce qu'ils perdront leur outil de travail et source de revenus - qui voudra du poisson de la mer souillée?-, d'autre part, parce que les émanations du pétrole auront certainement un impact sur leur santé. Lequel? Je n'en sais rien à vrai dire, mais il y aura certainement plus de maladies respiratoires dans la région. Quid des consommateurs de poissons? Même si la catastrophe est localisée, sait-on vraiment si les poissons qui sont péchés dans d'autres zones de l'océan Atlantique, aux Antilles, ou même en Europe où arrive le Gulf Stream n'auront pas été infectés par ce petrole?

Enfin, c'est une catastrophe pour BP et pour Le secteur pétrolier en general. Même si on ne peut que difficilement être compatissant face aux déboires de BP qui depuis près de deux mois s'acharne à tenter de contenir le flux de brut, il est intéressant d'observer l'impact sur les marchés, sur la politique interieure des Etats-unis et enfin les implications géopolitiques de cette catastrophe naturelle.

D'une part, l'action de BP aurait perdu autour de 30% au cours des deux derniers mois. Un desastre pour les investisseurs. Quel est l'impact pour les autres compagnies pétrolières? Je n'ai pas suivi leur cours mais j'imagine que leur capitalisation boursière aura certainement diminué au cours des 2 derniers mois, dans une moindre mesure, peut-être.(AVR) Quant au prix du pétrole qui a tant d'impact sur notre vie de tous les jours, a-t-il baissé ou augmenté? (AVR)

Avec la baisse du cours de l'action de BP, entreprise mi-americaine mi britannique qui distribue 20% de l'ensemble des dividendes payés a Royaume-Uni (soit environ 10 milliards de livres sur les 50 milliards distribués en 2009), c'est l'ensemble des retraités britanniques ayant leurs pensions investies dans des actions BP soit directement soit via leurs fonds de pension qui sont affectés. Une chute du pouvoir d'achat des retraités pourrait avoir des repercussions directes sur l'economie britannique. D'ailleurs, il serait intéressant d'étudier la contribution de ces retraites sur l'économie ainsi que l'impact de la diminution des cours de BP.

En terme de politique intérieure américaine, on compare cette marée noire à l'ouragan Katrina, qui avait largement miné la popularité de George Bush quant à sa capacité de gestion de crise et à son manque de compassion pour une population pauvre noire américaine qui aurait été laissées pour compte. Cette marée noire, c'est un peu le Katrina d'Obama, non seulement parce que la meme région est touchée, mais aussi et surtout parce qu'il s'agit d'une catastrophe naturelle sans précédent dans cette zone qui fait naitre au sein des populations une attente quant à l'action du gouvernement. Pour Obama, c'est un drame car il venait d'approuver le developpement de nouveaux puits de pétrole Offshore à proximité des côtes americaines. Peu importe que cette decision ait été prise lors d'un pacte avec des conservateurs pour aider à faire passer sa reforme de santé (je n'en sais rien mais j'imagine que c'est un deal qui aurait pu être fait). Obama doit agir et obtenir des résultats. Vite. Faire payer à payer le nettoyage des côtes et autres zones affectées (estimé entre 20 et 60 milliards de dollars), faire payer une amende au gouvernement américain et exiger que la réparation soit menée au plus tôt. Si Obama veut conserver son aura et sa crédibilité en tant que gestionnaire de crise, il ne peut faire autrement que forcer BP à réparer le puits et nettoyer la pollution. Tout cela ne fait qu'envoyer des messages négatifs aux marchés sur BP. L'espérance du dividende payable cette année, les pertes de pétrole suite à l'accident, la régulation future des plateformes d'extraction pétrolière off-shore et les perspectives de développement de nouveaux gisements pétroliers dans des zones environnementalement sensibles sont autant de questions qui font douter les investisseurs sur la rentabilité future de BP, ce qui fait baisser la cote de l'action et qui met en danger les rentabilité des fonds de pension britanniques. Londres s'est vue forcée de réagir à la fin de la semaine dernière en invitant Obama à modérer ses propos sur BP.

Est-ce l'opportunité rêvée pour mener une campagne en faveur des énergies propres?

jeudi, mai 27, 2010

Japon, Russie, Argentine et Islande

Qu'est-ce qui unit ces pays? Qu'est-ce qui les différencie?

Le Japon a été pendant de nombreuses année la seconde économie mondiale et ce jusqu'il y a peu (2008?). Et ce, malgré la grave crise des années 90. Il me faut lire l'article suivant plus en détail ( LE JAPON FACE À LA CRISE ), mais grosso modo, ce fut une crise liée à un changement de structure de financement des entreprises et une bulle immobilière.
L'important c'est qu'aujourd'hui, le Japon a une dette qui correspond à plus de 200% de son PIB. Comment cela est-il viable? Là encore, je ne suis pas une experte, mais quelques points seraient à étudier. Le Japon a sa propre monnaie, le YEN, qu'il peut déprécier à sa guise (en théorie), cela doit certainement servir comme mécanisme de soupape, à un moment donné pour les investisseurs étrangers qui acceptent d'acheter de la dette japonaise. (Je ne sais pas trop comment, c'est à réfléchir). D'autre part, il semblerait que la majeure partie de la dette japonaise soit actuellement détenue par les japonais eux-même, ce qui limiterait la dépendance du japon auprès des investisseurs étrangers ou autres spéculateurs extérieurs.

La Russie et l'Islande
Deux cas intéressant. A un moment donné de leur histoire, ils ont purement et simplement décidé d'annuler leur dette extérieure. La Russie en 1918, après avoir émis des obligations auprès de particuliers étrangers (français, allemands, britanniques) qui lui ont permis de financer entre-autre le Transibérien. L'Islande, cette année, en 2010, lorsque par Référendum, les Islandais ont décidé après la faillite de leur pays de ne pas rembourser leur dette auprès notamment du Royaume-Uni. Cela remet juste le problème à plus tard, mais cela peut être utile, la Russie d'aujourd'hui, grâce à sa capacité d'exploitation de ses ressources naturelles devrait être capable de rembourser par anticipation certain de ses emprunts (là encore, il faudra se renseigner). Les Islandais, eux, pourraient bien un jour réussir à développer leurs ressources géothermiques à une échelle telle que cette énergie pourrait représenter la rédemption du pays (je parle sans avoir la moindre idée de la faisabilité d'un tel scénario).

L'argentine et la crise de 2001. Un dossier à lire sur le site de la Documentation Française ici.
Une fois de plus, la structure de financement et la dépendance aux investisseurs étrangers a joué un grand rôle dans la crise de 2001. Les mécanismes liés à la crise Argentine seraient intéressants à étudier.

Une chose intéressante, serait de voir, les interactions entre les tensions sociales liés à ces crises et savoir comment, les citoyens des pays affectés par ces crises voient leur vie affectée.

Plein de choses à voir, lire, étudier... Encore plus de questions et de perspectives à revoir...

jeudi, mai 20, 2010

Much ado about nothing

L'euro est en danger. C'est ce qu'on entend partout. Pourquoi? parce que la Grèce, qui a un PIB de 324bn$ (soit 2% des 15 283bn$ du PIB de la zone euro - 16 pays européens?) risque de faire faillite après avoir falsifié ses comptes. Mais encore? L'Europe n'est pas prête pour l'euro, son pseudo-pacte de stabilité ne servait à rien - ceci dit, personne ne le respectait -, et puis de toutes façons elle n'a pas d'institution capable de faire face à de telles crises... 2012 arrive et c'est la fin du monde? non??

Il faudra qu'on m'explique, le japon qui fut un temps la 2ème économie mondiale avec un PIB de 4358 bn$ a une dette qui fait plus de 200% de son PIB et tout va bien. Ah, je suppose que le yen a été dévalué (ça reste à voir), et puis, les gens font confiance au japon, stable (au fait, combien de fois le gouvernement a-t-il changé ces 5 dernières années??) et innovant. Mais alors, quel est le problème de fond pour l'Europe.

La perte de la valeur que subit l'euro en ce moment, ne peut-elle pas être envisagée comme une sorte de dévaluation relativement controlée? 27 pays doivent s'organiser, dans un moment de crise pour mettre en place des structures efficaces et pragmatiques. N'est-ce pas le meilleur moment pour le faire? La dévaluation que subit l'euro sur les marchés menace-t-elle vraiment l'économie des pays de la zone euro?

Je n'ai pas de réponse, mais plein de questions. J'espère que je saurai y répondre un jour.


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