Haiti 2010, une île, pays le plus pauvre du monde, un tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l'échelle de Richter. Plus de 200,000 morts et plus d'un million de sans abris. De nombreux bidonvilles, peu ou pas de bâtiments répondant aux normes antisismiques, trop chères. Une tête politique faible, certainement corrompue. Un an après, le pays est toujours à terre.
Japon 2011, une autre île, un des pays les plus riches du monde, un tremblement de terre de magnitude 8,9 sur l'échelle de Richter et un tsunami ravageur. Une autre catastrophe. Pour le moment, on compte 10,000 disparus, 310 000 personnes évacuées pour le moment.
Le Japon est le pays le mieux préparé aux tremblements de terres. Il paraît que les secousses sont leur quotidien. Les bâtiments sont construits en respectant des normes antisismiques de pointe, mais même si les bâtiments résistent aux secousses, que peut-on faire contre un tsunami? Tout ce que l'on peut faire, c'est développer techniques et ingénierie pour apprendre à prévenir ces catastrophes pour pouvoir évacuer à temps.
Les images sont absolument impressionnantes tout autant que désolantes. J'ai été marquée par les vidéos et photos de routes fissurées avec des pavés qui se sont soulevés d'un mètre ou plus, et de bâtiments autour toujours debouts. Quant aux voitures et débris emportés par l'eau... Pour couronner le tout, l'une des centrales nucléaires du nord est du japon est l'objet de toutes les attentions, après deux explosions sur site, tout le monde craint un accident du style Tchernobyl, animant en occident les discussions sur les risques du nucléaire (dans un débat qui me semble absolument hors contexte).
Depuis plusieurs années, le Japon traverse une crise politique avec des premiers ministres qui passent et s'enchainent. Récemment, le ministre des affaires étrangères avait démissionné. Aujourd'hui, il s'agit de retrouver les disparus et les quelques survivants peut-être coincés dans leurs voitures emportées par l'eau. Et reconstruire. Maintenant, les banques japonaises qui déversaient leur excès de liquidités sur des actifs étrangers pour diversifier leur risque, étoffer leur portefeuille et rentabiliser l'épargne des japonais, vont certainement consacrer leurs liquidités à l'effort de construction national en rapatriant leurs fonds ou en coupant net le flux de nouvelles liquidités et d'investissement vers l'Occident en peine d'un tout autre mal.
A combien s'élèvent les dégâts? Comment cette catastrophe affectera-t-elle l'économie et les japonais? Détruire et créer. J'avais lu une fois qu'il existait un mot japonais qui englobait ces deux sens. Vais-je le retrouver? Je suis curieuse de voir les japonais à l'oeuvre et savoir en combien de temps et surtout comment ils réussiront à surmonter cette catastrophe.