L'effroyable attentat qui a frappé la rédaction de CharlieHebdo en ce mercredi 7 janvier 2015 a ôté la vie à 12 personnes, dessinateurs, journalistes, économiste et policiers. Toutes mes condoléances aux familles des victimes et à leurs amis. C'est un triste jour pour la presse, la liberté d'expression et pour la culture. J'espère sincèrement que tous, indépendamment de leur nationalité, religions, croyances, "races" condamnent ce crime horrible pour rappeler que rien, absolument rien, ne peut justifier un tel crime.
Même si je ne lisais pas CharlieHebdo et je n'approuve pas forcément leur provocation, mais j'ai en haute estime les dessinateurs de vignettes de bande-dessinée dont la sagacité n'a d'égal que leur génie de vulgarisation, leur capacité de synthèse et de narration de l'humain. En quelques traits, en quelques mots, ils capturent un moment, une société, des hommes et des femmes. Certes, l'humour se mêle à l'impertinence et à la provocation. Toujours incisif, il peut être tour à tour grinçant, léger, obscène, naïf. Sinon, comment marquer les esprits?
Ceux qui veulent nous censurer veulent qu'on soit sages comme des images. Ils pensent muets et ineptes. Alors, prenons les au pied de la lettre, et puisons notre sagesse dans ces vignettes. Lisons, lisons la presse, lisons des livres et n'oublions jamais cette épigraphe au début des Fleurs du Mal de Beaudelaire:
On dit qu'il faut couler les exécrables choses,
Dans le puits de l'oubli et au sépulcre encloses,
Et que par les écrits le mal ressuscité,
Infectera les moeurs de la postérité;
Mais le vice n'a point pour mère la science,
Et la vertu n'est pas fille de l'ignorance.